L'oiseau noir
Ombre dans le jour, l'envol de l'oiseau
Glisse sur le ciel en un sillon noir
Le gris des nuages
Se déchire à son passage
Puis, se fondant dans les ombres du soir
Disparaissent et la lumière d'ivoire et le corbeau
L'oiseau noir
Ombre dans le jour, l'envol de l'oiseau
Glisse sur le ciel en un sillon noir
Le gris des nuages
Se déchire à son passage
Puis, se fondant dans les ombres du soir
Disparaissent et la lumière d'ivoire et le corbeau
L’amitié impossible selon Dorian
Le visage hâlé et le regard sombre et profond, Dorian plaisait aux femmes. Sa carrure d’athlète le rendait presque trop grand pour la terrasse du café. Le breuvage sombre et fumant semblait inviter à le contempler, à devenir muet et attentif à son plaisir.
Je repliais mes jambes trop longues sous ma chaise pour être plus à l’aise. La discussion s’animait. Dorian parlait avec conviction, citait son exemple.
« Les femmes et les hommes ne peuvent être amis. Un jour une pensée, obscène, s’impose dans nos têtes : celle du lit ! » Martelait-il.
« Je ne crois pas à la condamnation du coït ! Le corps et le cœur peuvent se parler, se répondre, sans pour autant transformer les lois biologiques en lois martiales. Deux êtres de sexe différents peuvent s’aimer sans se désirer, êtres amis et trouver plaisir à leurs compagnies sans jeux sexuels. » Notre discussion n’avançait pas.
Dorian se leva. Tout son corps immense emplissait la petite terrasse. Son beuglement retentit au rythme de la rotation de son corps sur lui-même.
« Regarde autour de toi… Là, un vieux chauve, le corps décrépi et à deux doigts de la tombe mate avec insistance le jeunette au corsage largement échancrée à une table plus loin. Ici, le mari souriant à son épouse regarde les jambes de la femme en face de lui dès que sa femme tourne la tête… »
Un bruit de claque retentit aussitôt mais Dorian n’y prêta pas attention.
« Et là, là, tu vois ces adolescents en ruts qui consomment bières sur bières. Ils arborent des pectoraux qui deviendront dans dix ans une chair vineuse et nauséabonde. En attendant ils sifflent les filles et jouent les bellâtres. Tous, moi compris, nous pensons toutes les trente secondes au sexe. Comment en serait-il autrement ? »
Des hoquets d’indignation s’élevèrent mais cessèrent presque aussitôt au regard de la taille et des muscles de mon compagnon.
« Tu vois la réalité, mais seulement la partie que tu acceptes de regarder Dorian. Plus loin, dans ce parc que nous avons traversé, une mère serrait son enfant contre elle, un père jouait avec sa fille… Tous ces instants, toutes ces images, nous n’y accordons pas d’attention et pourtant ils sont notre quotidien. Pour un homme en chasse d’un corps féminin, ces visions là sont écartées, mais elles existent. Il en est de même pour l’amitié entre homme et femme. Elle existe car nous ne sommes pas que chairs. Nous avons des sentiments. Nous sommes capables d’amitié, pas seulement de désir… »
Dorian se rassit avec rage. La chaise gémit mais ne rompit pas.
« Ecoute poète. Si je mets ton corps nu masculin contre un corps nu féminin, tout ami que tu sois tu ne resteras pas insensible. »
« Si on agit contre ma volonté première, cela serait un viol. Nous ne sommes pas que des êtres de désir, mais aussi de douleurs. Des situations comme celle que tu décris ne peuvent que nous blesser intérieurement en nous réduisant à être des objets. Je ne suis pas, je n’accepte pas, je ne veux pas être une… viande à plaisir » continuais-je avec un dégoût involontaire.
« Pourquoi refuser ton corps ! Il t’appartient ! Il n’est même pas trop mal foutu. Drague, apprécie la vie. Le corps des filles tu te rendras compte que c’est comme le gruyère, on préfère le manger plutôt que le regarder. » Dorian finit sa phrase en passant une langue gourmande sur ses lèvres rouges et pleines.
« Je suis conscient de cela. Je cherche simplement à te dire qu’il existe une pluralité de sentiments. L’amour se décompose en amour filial, fraternel, maternel, conjugal… que sais-je encore ? On peut-être frère et fils, père et époux, ami aussi. On ne désire pas toutes les femmes. Le complexe d’Œdipe ne vit qu’un temps ! »
Pour la première fois Dorian parut ébranlé.
« Mais supposons que cela soit vrai, n’est-ce pas que de la théorie dans le cas des amis ? Car jamais je n’ai eu d’amies avec qui je n’ai eu envie de coucher ! »
« Dorian, pour que dans l’amitié il n’y ait pas d’ambigüité, il faut que les deux personnes n’ait pas d’arrière pensées. Est-ce que cela déjà été ton cas ? »
Dorian ne répondit pas. Il grimaça puis but son café froid. Une morsure glacée parcouru ses lèvres comme un baiser imaginé. Un frisson, un regret…
Le compositeur est trop méconnu en France, malgré son talent.
De forbidden colours (musique de Furyo) à Rain, du dernier empereur à Energy Flow, Ryuchi Sakamoto est un très grand musicien.
Je vous laisse découvrir et savourer sa musique à travers quelques liens youtube :
Rain : http://www.youtube.com/watch?v=8tKfYwc4zxA&a=GxdCwVVULXdC6Upu4IKVVI6_5BzjA6wT&list=ML&playnext=1
Merry Christmas, Mr Lawrence : http://www.youtube.com/watch?v=WZQYg0vjLxE&feature=related
Energyflow : http://www.youtube.com/watch?v=kobjnkTCIIY&feature=related
Chinsagu no hana : http://www.youtube.com/watch?v=vApOCKU0oNw&feature=related
(le très beau) solitude : http://www.youtube.com/watch?v=zpamxmzgw1w&feature=related
Pluie intérieure
Des larmes ou de la pluie
S’abat au-dedans de moi,
Tempête intérieure, sans joie,
Cent feux, sang fruit, sans bruit…
Les blessures de la vie
Détruisent nos joies fragiles
Cassent nos corps d’argile
Laissant le cœur sans envie
Les larmes et le sang
Coulent également
Au-dedans et au dehors
De mon corps
Avoir envie de donner
Et par ceux qu’on aime être blessé
La griffure là où on a été caressé
Fermer les poings, pas le cœur, et continuer…
Jean-Youri
Excès
Le corps fatigué
Par le travail
Comme criblé par la mitraille,
Emporté, noyé, loin du gué...
Sans cesse, sans trêves
Toujours plus vite pour porter le fardeau
De temps ni pour le repos
Ni pour le rêve
Travailler, toujours plus, encore
Jusqu'à se sentir l'esprit écrasé
Les yeux embrasés
Et la douleur dans son corps.
L'Envol
D'innombrables lys brisés
Dans les regards de la rosée
Comme d'un Phénix surgit l'Envol
De papillons aux ailes folles
Et de parfums, forts et enivrants
Comme l'aurore mêlant l'or et le sang.
On ne doit pas expulser de notre coeur
On ne doit pas expulser de notre coeur
Ceux qui vivent dans la douleur
Nous avons le choix d'ouvrir ou de fermer la main
Que celle-ci devienne caresse ou coup de poing
Mais aurons nous la sagesseet la force
De voir les sentiments sous l'écorce
Et l'humain sous les hardes
Avant que ce qui fut un coeur ne se lézarde...
Etrange instant que celui où bascule les choses, les hommes, leurs pensées...
Et pourtant, d'une douleur individuelle qui retentit dans chaque poèsie et chaque fibre car la douleur est universelle, l'instant vient où la douleur collective ne peut plus être muette et devient elle aussi un cri qui se joint à mon chant.
Instant où se brise les habitudes de silence sur les choses extérieures aux arts, car toutes règles doivent se briser face à la douleur humaine lorsque celle-ci peut-être arrêtée.
A cet instant je prends et affirme ma position devant tous : LA DIGNITE HUMAINE DOIT ËTRE RESPECTEE. Ce principe est universel, il s'applique en tous lieux, toute époque et à tous les hommes de cette Terre. Or, il existe en notre patrie, celle des droits de l'Homme et des valeurs républicaines, une attaque forte et délibérée de ces principes : les conditions dans lesquelles une communauté d'hommes, de femmes et d'enfants sont montrés du doigt, étiquettés comme indésirables et expulsés. Les Roms, nos frères qui partagent avec nous la capacité de souffrir et d'aimer, dont le sang est du même rouge, les larmes de la même eau... Les Roms, nos frères dans l'humanité sont souillés par le traitement qui leur est fait.
Le New York Times, le Times, (http://www.liberation.fr/politiques/0101650828-securite-le-new-york-times-incendie-sarkozy) et bien d'autres encore indiquent les faits. Et ceux-ci s'opposent à deux mille ans de diffusion d'un message d'amour qui a modelé notre civilisation occidentale !
"Devant des pèlerins français, dimanche à sa résidence d'été de Castel Gandolfo, le pape a appelé à l'accueil des hommes de toutes origines.
"Les textes liturgiques de ce jour nous redisent que tous les hommes sont appelés au salut. C’est aussi une invitation à savoir accueillir les légitimes diversités humaines, à la suite de Jésus venu rassembler les hommes de toute nation et de toute langue", a-t-il déclaré lors de la prière de l'Angelus.
"Chers parents, puissiez-vous éduquer vos enfants à la fraternité universelle", a-t-il ajouté."
Pourquoi une telle dérive de notre politique ? La violence verbale, que d'aucun décrirait comme outrances dans la vulgarité, s'exerce depuis plusieurs années dans les propos tenus au plus haut de l'Etat ; les idées simples, d'aucun dirait simplistes, agitées ici et là comme des fanions rouges pour rallier les électeurs suspect de lepenisme ; tout cela et bien d'autres choses encore caractérisent un populisme, ce qu'il faut bien définir comme la barbarie (au sens de cruauté sur les êtres humains et de dénégation des valeurs républicaines) de la bêtise.
L'intelligence est de créer les conditions du vivre ensemble, d'élever les électeurs en voyant en eux des citoyens avant de voir en eux des masses...
Je souhaite que nos valeurs républicaines retrouvent leurs forces. Pour cela elles doivent vivre en nos coeurs, et dans notre courage. LA DIGNITE HUMAINE DOIT ËTRE RESPECTEE. Aucun être humain, quel que soit son origine, sa religion, son sexe, sa pauvreté ou sa richesse, ne doit être maltraité.
Un être humain doit être considéré pour ce qu'il fait (agissant avec justice ou irrespectueux des hommes et de la Loi), non pour ce qu'il est (homme ou femme, français de souche ou étranger...).
Pluie d'été
L'eau de pluie tombe
Nos pas se font hâtifs
Sous le ciel sombre
Alexandre
Dédicacé à Aline, Lolo et Alexandre
A l'âge des sourires
Le petit Alexandre a su venir
Explorer le coeur et les bras de ses parents
Xylophones, tambours et tout ce qui est musique
Accueillez son sourire magique
Nous charmant de tout son visage d'enfant.
Délices pour se sparents : Laurent et Aline
Retrouvant, jour après jour la douceur caline
Et les joies toutes de tendresses d'être : parents.