J’ai écrit ce poème en pensant à celui lu par Charles Juliet lors de la Rencontre d’auteur à Troyes : Les Voix. Les plus anciens lecteurs de mon blog le connaisse à travers les différents articles qui lui sont consacrés : Affûts, L’inattendu, Ce pays du Silence…
Je crois avoir restituer par la musicalité de ce poème l’histoire des mains et le rythme si agréable dans Charles Juliet. J’aurais aimé accompagné ce poème de mes dessins, mais ceux-ci scannés ne sont pas très beaux ! J’ai montré ce poème à une professeur de français présente à la Rencontre. Je crois qu’il est réussi. Aussi, je voudrais le partager avec vous.
Poème en vers libres : les mains
Les mains ridées,
Plissées,
Aux veines apparentes.
Les mains douces aux ongles roses,
Les mains pâles,
Aux veines d’argent.
Les mains puissantes,
Aux os lourds,
Saillants.
Mains dont les veines bleues
Coulent comme des fleuves…
Mains aux paumes ouvertes,
Larges comme un fruit offert.
Mains au poing fermé
Telle une pierre en mouvement
Ricochant,
Bond arrivant d’autres bonds
Geste après gestes sur l’eau.
Les mains aux ongles coupés et ronds,
Roses et délicats,
Dont on rêve la caresse…
Les mains grandes et carrées,
Porteuses de briques, de pierres,
Fortes comme des vies d’hommes.
Les mains anguleuses,
Angles et ongles biseautés,
Doigts crochus et secs.
Mains paumes visibles,
Monde doux.
Mains ouvertes, rondes
Doigts écartées
Comme signe de paix.
Mains fermées,
Bouclées,
Poings frappeurs.
Mains aux histoires
Longues comme des lignes de vie,
Contant le cœur et la bonne aventure
Sur l’arrondi tendre du mont de venus.
Mains creusées, évidées de leurs charges,
Porteuses d’histoire
Conteuses d’espoir.
Jean-Youri