Avertissement : Les haïkus suivant sont une compilation des haïkus composés au printemps... Les suivants seront pour le mois d'été...
Haïkus au souffle du vent,
Poèmes de printemps
Introduction :
Forme : Les haïkus comportent de façon classique dix sept syllabes. Ce nombre est aussi naturel au japonais que l’alexandrin pour le français. Le japonais, langue syllabique, permet une concision plus difficile à restituer en français. Pourtant, les haïkus peuvent être encore plus courts en adoptant à la place du rythme 5 7 5 le rythme 3 5 3.
Origine : Le haïku a pour origine le tanka, « poème court », présent dès 760 dans la première anthologie poétique le Recueil des dix mille feuilles (Man'yôshû). Le tanka contient des références précises aux saisons et aux éléments de la nature liés au culte animiste shintô, mais aussi à un sentiment ou une émotion spécifique...
Composition : Les règles du haïku sont fixées par le maître Bashô(1644-1694) : un rythme 5-7-5, le kigo : mot-saison indispensable, le fueki-ryûko : juste équilibre entre le principe d'éternité et l'irruption d'un événement éphémère ou trivial, renvoyant à l'impermanence des choses...
Haïkus : L’oiseau
Approche
L’oiseau sautillant
Se moque de mes pas lourds,
S’envole gaiement.
Brioche
Il revient, importun
Mendier des miettes, de loin
L’oiseau familier.
Soir
Son chant s’éloigne,
Un autre lui succède :
Le jour décline…
Haïkus : Inquiétude
Cris, cris répétés
Sans cesse l’oiseau chante
Au soleil voilé.
Thé vert en bouche
Je bois, poète rêvant
A petites gorgées.
La plante au vent
Frappe ses fleurs sur le mur,
Printemps déchiré…
Le vent se lève,
Les branches dodelinent,
L’insecte tombe !
Haïku : Lune
La lune brille
Larme, posée sur tes cils.
Douleur partagée…
Haïku : Neige au printemps
Les pétales blancs
Chutent du haut cerisier
Neige au printemps.
Haïku : Vision nocturne
Cerisier, la nuit,
Dans les branches la lune
Passe sa tête.
Branches d’argent…
La lune se couronne
De pétales blancs.
Haïku : Cycle
L’arbre reverdit,
Les fleurs redeviennent fruits,
Le printemps passant…
Haïku : Seul !
Seul ! Dans ce jardin
Sur lequel je m’allonge,
Les yeux trop ouverts…
Haïku : Senteurs
Respirer
Parfums vifs de fleurs
Chatouillant mes narines
Je respire en grand.
Thé vert
Le thé vert brûlant
Goûté sous les chants d’oiseaux
A un meilleur goût.
Haïku : Pluie triste
Vent annonciateur
Vent chargé de pluie
J’en goûte l’odeur lourde
Et rentre chez moi
Coincé !
Le tonnerre gronde,
La maison est habitée,
Je ne peux pleurer !
Forces invisibles
Toile d’araignée
Le moucheron lié à peur
La pluie le sauve.
Haïku : réveil matinal
Interrompu
Charge de hussards
Le réveil sonne sans fin
Le matin déjà !
Confusion
Roule le stylo
Eveil de l’endormie
Mes joues rouges !
Jean-Youri (partie 3)